Déclaration de la Commission d'éthique protestante évangélique. 5 août 2021
Pour l’amour de Dieu et de votre prochain, faites-vous vacciner !
La gravité de la situation sanitaire, provoquée par cette nouvelle vague de la Covid,le niveau de désinformation
véhiculée sur les réseaux sociaux, y compris par des chrétiens, le degré d’animosité qui règne sur ce sujet qui porte atteinte à la fraternité chrétienne dans les Églises et
humaine dans notre pays nous amènent nous, Commission d’éthique protestante évangélique, à sortir de notre réserve, à lancer un appel à se faire vacciner d’urgence contre la Covid19 et à
faire un certain nombre de mises au point théologiques, éthiques, et fraternelles. Nous appelons d’abord les chrétiens à ne pas nier la gravité de cette maladie ni l’efficacité, prouvée, de la vaccination
pour en éviter les formes graves. Nous les appelons aussi à pratiquer sur ce sujet un dialogue guidé par l’amour, où nous pouvons dire nos peurs et nos craintes, voire nos colères, sans nous laisser enfermer dans des
monologues anti-vaccinations qui ne portent pas l’empreinte de la sagesse selon Dieu, qui est porteuse de paix
.Oui, aujourd’hui, se faire vacciner est un acte qui relève de l’amour de Dieu, car il relève
de l’amour du prochain : les deux commandements sont semblables.« L’amour ne fait pas de mal au prochain » dit Paul. Or ne pas se faire vacciner, c’est être aujourd’hui une menace potentielle réelle pour notre
prochain.
Non, l’obligation vaccinale n’est pas la marque d’une dictature. Le BCG et le vaccin contre la polio sont obligatoires et n’ont pas changé notre régime politique démocratique.
En revanche, ils ont permis l’éradication de deux maladies redoutables : la tuberculose et la polio. Interrogeons nos anciens qui ont encore la mémoire de ces fléaux
Oui, le « passe
sanitaire » pose des problèmes éthiques de discrimination des personnes, de respect de la vie privée et nous chrétiens, avec d’autres, nousdevons rester attentifs et veiller à
l’équilibre entre liberté et sécurité sanitaire.
Mais non, se faire vacciner ou adopter le passe sanitaire, ce n’est pas recevoir la « marque de la bête ».Ce contre quoi l’Apocalypse
de Jean mettait en garde les chrétiens du premier siècle, c’est un acte d’allégeance à un pouvoir qui prend la place de Dieu. Le mot « marque » en grec est le même que celui désignant le sceau
de l’empereur romain de l’époque. Oui ce danger existe encore aujourd’hui sous plusieurs régimes, mais l’obligation vaccinale dans notre pays n’entre pas dans ce cadre.
Nous chrétiens qui
sommes vaccinés, et qui bénéficions du passe sanitaire, nous n’avons fait allégeance à aucun pouvoir et nous n’adorons personne d’autre que Dieu. Nous avons simplement fait preuve de bon sens et d’amour
de notre prochain.
Non, se faire vacciner ne s’oppose pas à la proclamation de l’Évangile. Au contraire, car la vaccination favorise une libre circulation des personnes, favorable à la circulation de l’Évangile
!
Oui, on peut avoir des craintes, des réticences par rapport à une innovation
biotechnique comme les vaccins à ARN, mais parlons-en à notre médecin traitant, qui doit nous donner une information
juste et sincère, et faisons-lui confiance, d’autant qu’il existe plusieurs solutions vaccinales dans notre pays.
Non, se faire vacciner aujourd’hui, ce n’est pas être un cobaye, car de nombreux essais
cliniques ont été menés en amont de la commercialisation de ces vaccins.
Oui il y a suffisamment de recul, y compris sur les vaccins à ARN, quand des
millions de personnes ont été
vaccinées.
Oui, aujourd’hui la pandémie de la COVID frappe gravement des non-vaccinés, y compris des jeunes voire des enfants (Brésil) et les populations des pays qui
ne bénéficient
pas de vaccins. En France les services de réanimation sont
actuellement en voie de saturation par des malades non-vaccinés, qui
représentaient, au 11 juillet 2021 près de 85 % des malades hospitalisés
pour
Covid-19
Oui cette pandémie est mondiale et appelle à un devoir de solidarité entre les pays pour la juguler par des vaccins fiables, sûrs et économiquement accessibles à tous.
C’est pourquoi nous sommes éthiquement favorables à la levée des brevets sur ces vaccins, et à une libéralisation de l’accès aux moyens de les fabriquer, d’autant que le coût de leur
recherche-développement par les laboratoires a été financé par les États.
Pasteur Luc Olekhnovitch (UEELF), président, Pasteur Louis Schweitzer (FEEBF),
professeur d’éthique, ancien membre du CCNE, Pasteur Erwan Cloarec (FEEBF),
Pasteur Marjorie Legendre (UEEL), professeur d’éthique, Dr Joël Petitjean
(UNEPREF), Alain Lombet, ancien chercheur à l’INSERM, représentant du CNEF,
Frédéric de Coninck, sociologue.
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